Le Dieu de Coligny
Le DIEU DE COLIGNY et le calendrier Gaulois et furent découverts par hasard en 1897, dans un champs au nord du village. Cette statue gallo-romaine daterait du 1er siècle après J-C. Elle représente un jeune homme nu et imberbe, le bras droit levé. On pense qu’il tenait une lance et un bouclier et qu’il était coiffé d’un casque. Peut-être était-ce une statue de Mars, dieu de la guerre. De nos jours, c’est le Dieu de Coligny, tout simplement !
Le CALENDRIER GAULOIS fut découvert fortuitement en 1897, en même temps que le Dieu de Coligny dans un champs au nord du village. Une découverte de la plus haute importance pour les historiens et les linguistes puisqu’il constitue la plus précieuse inscription gauloise parvenue jusqu’à nous. Daté du 2e siècle après J-C, il se présente sous la forme d’une table de bronze de 1,48 m par 0,90 m. Au moment de sa découverte, il était composé de 150 fragments qu’il a fallu rassembler comme un puzzle. L’écriture est latine mais le vocabulaire est bien gaulois. On n’en connaît toujours pas la signification exacte. Certains pensent que les druides en seraient les concepteurs.
Un calendrier pour un lustre
Il est établi pour une période de 5 ans, autrement dit, un lustre. Selon Pline l’Ancien, un siècle équivalait à 6 lustres chez les Gaulois, soit 30 ans. Très complexe, cet objet ne se laisse pas déchiffrer facilement. Mais si vous avez l’âme d’un Champollion, rendez-vous dans le hall de la mairie où le calendrier Gaulois est exposé et commenté en permanence !


Histoire de Coligny
Avec ses vestiges, ses monuments, ses légendes, notre bourgade est un filon extraordinaire pour tous les historiens, archéologues, et autres curieux du patrimoine. La seule évolution du nom de notre village révèle le parallèle entre son histoire et l'Histoire. Ainsi, le nom de Coligny viendrait de Colonia qui se déclina (sur les sceaux) en Colonicum, Coloniaco, Coloniacensis, Colloignie, Colognie, Colligny, Coligni... Voici un panorama de l'histoire locale depuis l'époque gallo-romaine jusqu'à la seconde guerre mondiale, en passant par le moyen âge et la révolution.
Les périodes gauloises et romaines (-3000 à 428)
Si on en croit Auguste Cornet, historien du début du XXème siècle, les vestiges préhistoriques trouvés autour de Coligny ne sont ni nombreux ni d'un intérêt remarquable. Une pierre percée trouvée à Poisoux, quelques outils en pierre déterrés de tombes Burgondes vers Charmoux sont les rares traces que nous aient laissées les âges de pierre et de bronze.
L'histoire de Coligny commence véritablement avec l'installation des Celtes dans nos contrées. Le Revermont fut envahi vers 1500 avant notre ère par une tribu issue des Celtes : Les Séquanes. Le mécanisme d'invasion était bien rôdé à l'époque, et aux Séquanes succédèrent bientôt les Germains puis les Romains en 58 avant J.C.
L'historien Émile Bocquillod a fait un inventaire des vestiges laissés au cours de ces siècles. Il est important de noter que la plupart sont des restes de la civilisation gallo-romaine avec une forte influence latine : pas une seule de ces œuvres n'est purement celtique.
La pièce la plus importante de l'inventaire est certainement le calendrier celtique, déterré à la fin du siècle dernier par un habitant de la région. Cette trouvaille reste l’un des meilleurs témoignages de la science Celte (même si le mode d'écriture est latin). À Charmoux, avec le calendrier, on trouva aussi une statue de Mars aussi appelé "Dieu de Coligny" dont une réplique est exposée en mairie.
Ces deux pièces maîtresses ne sont pas les seuls éléments témoignant de la présence gallo-romaine sur la terre de Coligny. En effet, au XVIème siècle, Guichenon, historien, déclarait qu'il ne voyait « pas de vestiges gallo-romains sinon au château de Coligny le Vieil duquel la structure témoigne assez de l'ancienneté sans qu'on sache pourtant le temps auquel il fut construit ». Le site du château de Coligny le Vieil est aujourd'hui une carrière, il est donc impossible de vérifier les dires de Guichenon.
D'autre part, à Charmoux, on trouva aussi une statuette en terre blanche dont l'expression rappelle celle du Dieu Lare découvert à Bourg en Bresse en 1854. Un certain nombre de monnaies gallo-romaines furent découvertes à Coligny. Aujourd'hui on a complètement perdu la trace de ces pièces : elles doivent actuellement honorer de leur présence des collections personnelles. Cependant les traditions orales et écrites ont permis à une liste de parvenir jusqu’à nous. Cette liste fait état d'une centaine de bronzes de Tetricus père, Tetricus fils, ainsi qu'un bronze de Claude le Gothique de l'an 269, un Probus de l'an 280 et un Carinus de l'an 283. Ces trouvailles ont été faites au lieu-dit « le Châtaignerat » près de la carrière Reverchon.
Au siècle dernier, un avocat du nom de Guichard a fait des recherches sur la voie romaine du pied du Revermont. Cette route reliait Coligny à Lons le Saunier et certaines portions sont encore visibles dans le village voisin de Saint Jean d'Etreux. Guichard certifie que des « antiques » ont été retrouvés à la ville sous Charmoux mais nous n'avons pas plus de précisions. Il faut signaler aussi que dans ce hameau, une source est appelée « Fontaine Romaine ». Il ajoute qu'au lieu dit En Pierre se trouvait certainement un coloniacum primitif (on y avait trouvé quantités de squelettes et de matériaux).
De nombreux historiens et auteurs de la région signalent que le dépotoir de Pinal rappelle par sa forme les théâtres antiques. Pour clore cet inventaire, notons que le village voisin de Saint Rémy du Mont est riche lui aussi en vestiges gallo-romains.
Au vu de ce qu'on peut appeler les trouvailles mineures (monnaies, statuettes, coloniacum...), la population locale paraît n'avoir été ni très dense, ni très riche, ni très évoluée. Pour expliquer la présence du calendrier et de la statue, il faut plutôt chercher ce que le site de Coligny peut avoir de remarquable.
Regardons Coligny sous l’angle de la géographie, des communications routières et optiques et des cultes anciens.
Dans un premier temps, il faut signaler qu'en 1802, au lac d'Antre, près de Moirans, à été trouvé un fragment de calendrier de bronze ressemblant à celui de Coligny. Le site de Moirans est jugé comme un centre religieux gaulois important, par sa physionomie géographique et le panorama circulaire qu'il offre.
Pourrait-il en être de même à Coligny?
Sans doute les Gaulois avaient-ils besoin d'endroits élevés pour leurs observations astronomiques, mais aussi pour la communication par feux. Il est certain que la butte de Saint Rémy du Mont servait aux Chrétiens du Moyen Age pour communiquer par le feu avec la Bresse. Le lieu servait-il déjà au Gaulois ? Possible. Cependant, il faut noter que si ce lieu est idéal pour des observations astronomiques, la vue y est limitée à la plaine de Bresse. Calendrier et statues pourraient donc bien provenir de là.
Un autre site attira l’attention des chercheurs : le point cadastré sous le nom « Vers la Croix ». Ce lieu permettait une communication par le feu plus aisée avec, à 5 500 m au nord nord-est, la tour de l'Aubépin idéale pour transmettre des signaux vers le Nord du Revermont, à 5 000 m au nord nord-ouest, le centre de Saint Amour qui semble avoir été un lieu de culte important, à 3 000 m au sud le sommet de la butte de Saint Rémy et à 20 Km au sud, le signal de Cuiron qui semble avoir été un relais visuel vers de haut lieu gallo- romain comme Izernore. Il faut noter que depuis Cuiron, on voit le site « Vers la Croix » se détacher du Revermont.
Avec cette localisation si particulière, on comprend pourquoi Coligny dispose de vestiges gallo-romains aussi importants